— CRÉATION 2019 —
Pièce pour 3 danseurs dont une danseuse en situation de handicap moteur
Conception – direction artistique – chorégraphie : Magali Lesueur
Interprétation : Magali Saby , Yann Hervé , Fanny Rouyé / Magali Lesueur
Textes : Alexandre Josse
Création lumières : Marine Flores
Dossier et fiche technique sur demande
« Je me voile la face, je me recouvre d’illusions, dans ce monde que je ne comprends pas, dans lequel je ne trouve pas ma place. Sans doute parce que je suis différent moi aussi… »
La pièce pose un regard sur la quête du sens de la vie, le rapport à soi-même, aux autres, au monde, dans la condition dépourvue de repères sensoriels (la vue) et environnementaux.
Elle parle de l’exclusion sociale, de la différence vaincue par le respect, la tolérance, la solidarité, la bienveillance, l’amour, la fraternité.
Trois personnages traversent les chemins de l’illusion, ce mirage, cette perception imaginaire du monde qui les détache de la réalité. Ce voyage semé d’embûches permettra au final de créer du lien, former une chaîne humaine pour combattre la haine par l’amour et le respect : s’unir. « Faire corps tous ensemble, se battre contre toutes formes de dictatures modernes, trouver ses armes spirituelles et avancer. Car ce qui compte, ce n’est pas le but ou la finalité, mais les moyens d’y arriver et le chemin emprunté. »
Plus que n’importe quelle autre discipline artistique, la Danse, parce qu’elle fait parler le corps, est le moyen universel de porter l’effort du dialogue direct avec le public, et d’inscrire un message de tolérance dans l’espace scénique qui est un espace de mentalisation partagé des danseurs et des spectateurs.
Impliquée dans des actions depuis 2012 pour la prévention de la rupture sociale par le biais de la danse d’une part, et le développement des « Souffleurs d’images » avec le Centre Recherche Théâtre Handicap (CRTH) d’autre part, Magali Lesueur a choisi d’aborder la thématique de l’exclusion sociale, ses causes, ses risques, ses conséquences sous un « angle de vue » résolument différent.
La singularité de ce projet réside dans la méthodologie employée lors de la création. Le choix de travailler avec Fabienne Haustant, artiste en situation de handicap visuel rejoint l’idée de remettre en cause, mettre en fragilité les repères habituels des danseurs et de développer une autre écoute, une autre manière de réagir en mouvement, d’explorer les possibilités physiques. Si la Danse est bien une expression, de tels artistes peuvent, malgré leur handicap (et souvent grâce à lui) ne pas rester mutiques et porter à leur manière des messages forts de vie et d’espoir.
La danse, les gestes et leurs intentions imagées, ainsi que les textes questionnent à la fois avec légèreté et gravité, le parcours d’individus en perte de repères, et le basculement vers la rupture sociale.
Comment exister sans repères ? Comment trouver notre place dans une société qui nous rejette, nous abandonne ?
De quelle manière un individu devenu vulnérable sera influencé, manipulé par ceux qu’il croisera sur son chemin ?
Les corps s’unissent, vacillent, virevoltent, chutent et se séparent au cours d’une infatigable quête de sens.
Dans cette spirale aveuglant les esprits, comment retrouver l’élan vital ? Créer du lien avec « l’autre » : la lutte pour le respect de soi et d’autrui se prolongera jusqu’à l’acceptation inconditionnelle de l’existence de l’autre.
« NOUS DEVONS APPRENDRE A VIVRE ENSEMBLE COMME DES FRERES, SINON NOUS MOURRONS ENSEMBLE COMME DES IDIOTS. » Martin Luther King
Renouer du lien, mobiliser les esprits par la culture, amener les spectateurs, qui se projettent autour du socle des valeurs communes comme le respect, la tolérance, la solidarité.
Les principes capitaux de ce projet sont enracinés dans la conviction des membres de la Compagnie que la médiation artistique est au service d’un langage efficace, fondé sur l’émotion communiquée au public. La puissance évocatrice du geste, du rythme et du corps peut véhiculer des messages d’autant mieux reçus des publics fragilisés qu’ils ne se présentent pas sous une forme institutionnelle. La fonction rédemptrice et préventive de l’art sensibilise à tout âge en s’adressant justement à la sensibilité de chacun.
Avec « L’ILLUSION », la Compagnie Magali Lesueur invite à faire bouger les lignes, à travers débats et ateliers, pour actions de prévention contre la rupture sociale et l’exclusion. La danse utilisée comme outil évoque les causes, les risques, les dangers de l’exclusion sociale et véhicule physiquement un message d’espoir, de renonciation à l’échec et à la violence par une réinsertion sociale en combattant la haine, le mépris de l’autre et l’oubli de soi par l’amour, le respect, la fraternité.
« Le respect rassemble, la haine détruit »